Je vous écris du petit salon de notre appartement assez vieux, plutôt délabré que l’on se partage à 9 stagiaires. Il est presque 10 heures du soir, mais il fait toujours chaud, la grande rue à côté est pleine de trafic. La ville était relativement calme depuis dimanche avec l’Eid, c’est-à-dire la fin du ramadan. La plupart des familles, surtout musulmanes, sont parties fêter hors de Beyrouth. Mais ce soir, tout le monde rentre chez soi, le travail recommence pour la plupart demain.
Tout comme moi, je vais commencer mon premier jour à la fondation pour environ 6 semaines de stage non-payé. Je développerai un peu plus cette partie »stage » dans d’autres articles. Je vous invite pour l’instant à visiter leur site, c’est une ONG très connue au Liban, ils sont sur plusieurs spots publicitaires de la ville : http://makhzoumi-foundation.org/
Pour reprendre le contexte, je suis partie dans le cadre de l’association AIESEC (http://aiesec.ch/). C’est la plus grande association d’étudiants au monde, non-profit et dans laquelle je suis membre à Genève depuis 2 ans, dont cette année au poste de vice-présidente pour envoyer les étudiants en stage volontaire ou professionnel à l’étranger. Après toute cette énergie donnée pour les autres, j’ai voulu moi aussi tester l’expérience AIESEC !
Je vais tout d’abord revenir un peu en arrière, à mon arrivée en plein milieu de la nuit entre jeudi et vendredi à Beyrouth. J’ai le plaisir d’être accueillie par mon binôme pour la durée de mon séjour (=un membre AIESEC s’occupant de moi) qui s’appelle Samer et un autre ami de l’association. Le courant passe tout de suite plutôt bien et m’emmènent à l’appartement où je rencontrerai déjà une partie des stagiaires. L’ambiance est plutôt bonne, l’appartement dans un quartier très bruyant et pas du tout touristique. Je suis la dernière stagiaire à arriver pour le mois de juin.
Le lendemain, c’est mon buddy Samer qui vient me chercher à l’appartement, direction l’ONG ! Je rencontre la responsable et elle me montre un peu le bâtiment qui est énorme, sur plusieurs étages. Comme dit précédemment, je ne vais pour l’instant pas trop m’arrêter sur mon boulot et vous en dirai plus quand je me serai faite mon opinion et que j’aurai pris mes marques.
Il m’emmène ensuite au supermarché, où j’ai la joie de découvrir les prix libanais. Quand on dit que le Liban est la »Suisse du Moyen-Orient », c’est pas des blagues ! C’est vraiment très cher de manière générale, beaucoup de produits sont importés et j’apprendrai certainement petit à petit à faire les meilleurs choix, avec le meilleur rapport qualité-prix.
Le soir nous avons un premier meeting avec plusieurs responsables de l’AIESEC et certains stagiaires pour le »Incoming Preparation Seminar », en gros on nous a parlé du Liban, de l’AIESEC et du système de transport et de monnaie.
Pour le système de transport, j’ai pour le moment uniquement utilisé les »services », qui sont des voitures ou des taxis mais que l’on peut partager avec des inconnus et qui ne nous posent pas forcément exactement dans le coin que l’on veut. On prend donc le risque de se faire débarquer en chemin s’il trouve un meilleur deal, ou que cela prenne plus de temps s’il amène une autre personne. Mais c’est vraiment peu cher, pour un relativement court trajet cela revient à environ 1,25 CHF par personne.
Concernant la monnaie, on peut payer soit en dollar, soit en livre libanaise. A savoir que 1’5oo livres libanaises valent 1 dollars. Généralement on reçoit la monnaie en retour en livre libanaise, ou il m’est arrivé que ce soit un peu des deux. Les prix, eux, sont parfois indiqués uniquement dans une monnaie (la livre libanaise) ou parfois les deux. Bref, autant avoir un peu des deux monnaies sur soi selon ce qu’on doit payer !
Après ce petit séminaire, les autres stagiaires qui sont là depuis un peu plus de temps nous rejoignent dans un minibus pour un repas chez un des AIESECers. Et … comment dire. Quel repas ! Et quel maison ! Un vrai palace ! On m’explique que beaucoup de libanais ont une maison secondaire généralement en montagne ou au bord de la mer. Mais là on a eu droit à la totale : buffet salé et sucré de spécialités, puis un bon moment de la nuit dans la piscine avec la musique. Je m’excuse pour la qualité des photos, elles ont été faite par des téléphones et il faisait déjà bien nuit (entre le temps du trajet et le ramadan). L’endroit était immense et tellement calme, ça change de Beyrouth ! Et la nourriture, tellement délicieuse. Ou comment se sentir très privilégiés pour sa première nuit au Liban. On revient finalement vers 3h du matin à Beyrouth. Le trajet un peu long m’a permis de discuter avec mon buddy et on a pu se découvrir pleins de points en commun, il est extrêmement facile de discuter avec lui et je sais déjà au fond de moi qu’il fera partie des rencontres fabuleuses de mon séjour.
Le dimanche c’est la fin du ramadan, la plupart des AIESECers d’origine musulmane profitent de passer le weekend avec leur famille. Il y a un festival le dimanche et le lundi dans une des grandes rues de Beyrouth »Hamra Street », avec de la nourriture, des stands d’artisanats et de la musique (d’ailleurs un joli coup de cœur pour la musique libanaise!). Je profite aussi de ces journées pour visiter Beyrouth à pied, mais avec la chaleur en pleine journée il faut vraiment faire attention et c’est pas tellement supportable de faire une journée entière à l’extérieure en pleine ville. Je marche donc plusieurs heures, le lundi et mardi étant congés pour l’Eid al-Fitr (la fin du ramadan). C’est pour moi la meilleure façon de découvrir les environs.
Beyrouth est une ville toute en contrastes, en inégalités aussi bien sûr. Des bâtiments très modernes et pimpants côtoient d’autres juste à côté complètement détruits, on en sait parfois pas bien comment ils tiennent encore debout. Les quartiers très conservateurs se mêlent à ceux qui ne le sont absolument pas, on peut croiser des femmes voilées de la tête au pied, tout comme on peut croiser des talons hauts et des minishorts. On voit de minuscules magasins décrépis et peu chers, mais aussi des chaînes internationales luxueuses. C’est un mélange de modernité, d’histoire, de culture qui ne laisse pas indifférent.
C’était un weekend prolongé parfait pour visiter, beaucoup moins de trafic, pas tout qui est ouvert, j’ai donc pu me faire plaisir à me promener en étant (à peu près) au calme. Je vous laisse découvrir quelques photos de la ville :
Quartier de Downtown
Quartier de Downtown
Quartier de Downtown
Quartier de Downtown
Quartier de Downtown
Quartier de Downtown
Le samedi Rayyad, un autre membre de l’AIESEC avec qui je vais très vite me lier d’amitié, nous emmène pour faire notre carte sim. Oui parce qu’ici c’est pas comme dans la plupart des pays, où tu vas en magasin et en 2 minutes c’est fait. Ici il faut de préférence venir avec un libanais, il faut présenter son passeport, on se fait prendre en photo et on vérifie les informations, on demande le nom des parents. Bref ça rigole pas trop avec la sécurité, mais c’est pas plus mal.
Pour ceux qui se demandent, la présence militaire dans les rues est pas non plus énorme, mais assez voyante selon les quartiers. A Downtown, là où se trouvent tous beaucoup des bâtiments politiques, financiers, des OI et le quartier plutôt chic il y a un militaire à chaque coin de rue ou presque. Parfois à certains endroits de la ville ils ont même sorti les chars. Mais c’est pas pour autant qu’on se sent en insécurité !
Par rapport à l’électricité, on m’a expliqué que le gouvernement ne fournit pas suffisamment d’électricité, donc il y a des coupures tous les jours. A l’appart, chaque jour on a 3 heures (à n’importe quel moment de la journée) où l’électricité (et donc forcément le wifi) se coupent. Dans des appartements plus riches où à l’ONG où je travaille ils ont des générateurs privés qui reprennent le relai lors de ces coupures.
Le lundi on décide de passer une bonne partie de la journée ensemble avec mon »Buddy » Samer, il m’emmène manger un petit déjeuner typiquement libanais des »manakich », qui sont le plus souvent remplis avec du fromage fondu ou du thym. C’est délicieux vraiment ! Et on prend aussi un avec une pâte plus fine et remplie de yoghourt et de légumes. On s’est installé au frais près de la Marina, avec vu les yachts de riches libanais. Ensuite il m’emmène en voiture voir Raouche, un des emblèmes touristiques de Beyrouth (photo dessous), puis la prestigieuse American University of Beyrouth (ce n’est pas la sienne mais elle est très connue pour son ancienneté, ses bâtiments et elle est très bien notée dans les meilleures universités au Moyen-Orient… On a du me faire passer pour une étudiante intéressée à venir étudier ici pour pouvoir visiter). Et forcément pour clôturer ces beaux moments on a fini par manger une glace libanaise, avec plusieurs parfums différents dans un des lieux cultes pour les glaces à Beyrouth.
Raouche
The Marina
Un des bâtiments de l’American University of Beyrouth (AUB)
American University of Beyrouth
Avec Samer, mon fameux binôme
C’était tellement bien surtout de visiter et discuter avec quelqu’un du pays, c’est vraiment le genre de moment que je chéris en voyage et qui fait tout la différence. Particulièrement avec Samer avec qui on peut discuter des heures de tout et de rien, de façon tout à fait transparente et ouverte d’esprit.
Voilà pour mes premiers jours, j’essaie de faire de mon mieux pour ne pas trop prendre de retard (c’est déjà raté) mais avec le mauvais wifi et le travail qui a commencé, c’est pas toujours facile. 😉
A tout bientôt pour la suite !