Trek sur le plus haut sommet du Moyen-Orient

Bhon on va pas se le cacher, je suis vraiment, vraiment en retard sur mes articles et niveau temps ça ne va pas s’arranger dans les prochains jours. Je me rends compte là maintenant que j’étais censée partir dans un peu plus d’un jour… Dieu merci j’ai déplacé mon vol ! Mais le temps passe beaucoup trop vite. Je ne vais pas tout écrire sur mon séjour et sur tous mes weekends par manque de temps, mais voici quelques nouvelles.

Il y a deux semaines, le dimanche, nous sommes partis avec un petit groupe de stagiaires et des amis libanais pour faire un trek à Qwornet El Swada, qui se trouve être le plus haut sommet du Moyen-Orient (ils considèrent que l’Iran qui en a un beaucoup plus haut se trouve sur le continent asiatique). Avec Alex, un de mes colocs, on se lève à 5h30 pour rejoindre les autres stagiaires afin d’aller à Tripoli, une ville tout au nord du Liban. Une fois arrivés en ville, on reprend un autre minivan avec nos amis pour monter au début du trek où l’on rencontre un autre de leur amis qui connaît très bien le chemin et fera office de guide.

Le trek commence difficilement, le chemin est plein de cailloux et très, très pentu. C’est aussi une station de ski et on peut voir les remontées mécaniques à l’abandon pour le moment.

On prend tout de même notre temps pour le début, plusieurs de nos amis ne s’attendaient vraiment pas à ça. Il faut dire que les libanais n’aiment pour la plupart pas du tout marcher (ce n’est pas un préjugé, même eux le disent ouvertement et qu’ils prennent la voiture pour n’importe quelle distance). Une fois passée cette partie, le chemin redevient plutôt plat, jusqu’à la montée finale. Sur le chemin, on rencontre un groupe d’hommes et même si ils ont l’air sympa comme ça, nos amis libanais nous font vite comprendre qu’il vaut mieux passer assez vite. Il est assez fréquent que des personnes viennent en montagne s’entraîner au tir et boire de l’alcool, ou même n’oublions pas qu’il y a plusieurs groupes rebelles ou terroristes dans la région.

Plus on monte en attitude, plus la différence se fait sentir dans la raréfaction de l’air et dans la température qui se refroidit. Il y a pas mal de glace et heureusement on trouve une source d’eau naturelle et potable car nous commencions à être à court ! On arrive enfin au sommet et la vue fait du bien à voir, même si le panneau annonçant la hauteur du sommet (3088m!) est décevant: un simple bout de tissu imprimé et attaché sur un pic de fer. On peut voir la Syrie de loin, la frontière est plutôt proche.

   

On ne peut ensuite pas trop tarder pour redescendre si l’on ne veut pas rentrer trop tard, la fatigue commence à se faire sentir. Surtout que nous sommes partis bien plus tard que prévu (et oui, toujours au Liban…!) et nous avions prévu de manger le dîner une fois redescendu, sauf que là… bref on s’est nourris de snack sur le chemin mais rien de bien consistant.

Vers la fin j’ai même eu droit à faire un bout de la descente en quad et quelle adrénaline, c’était top et le bienvenu après presque 8h de marche. On est ensuite allé se rassasier avec un bon tawouk (un sandwich libanais avec du poulet, les légumes et des frites à l’intérieur) avant d’entamer le long chemin du retour sur Beirut (vive le trafic), complètement défaits. Autant dire qu’on apprécie la douche différemment après une telle journée !

Encore des découvertes au Liban

Il n’y a rien de mieux que la spontanéité et les plans de dernière minute parfois ! Samedi passé en a été un parfait exemple. Nous étions quelques personnes de notre appartement à ne pas participer à la sortie organisée par le comité AIESEC, car il y avait trop de monde et c’est une sortie que l’on peut facilement faire par nous-même un autre jour. Le samedi matin une de mes amies vient me voir et me dit ‘’Hey Céline ça te dit d’aller en visite aujourd’hui ? Le copain de Hajar (une autre volontaire) qui est libanais peut nous emmener car il a un meeting professionnel dans le nord, et ensuite on peut visiter les alentours. Mais on devrait être de retour ce soir pour 18h’’ Et du coup, forcément c’est direct un grand oui et on ne perd pas une minute pour se préparer ! On devait revenir le soir à l’appartement car nous avions rendez-vous à 20h avec l’association d’astronomie de l’université du comité AIESEC pour partir faire un trek de nuit en montagne.

On passera ensuite une super journée, Chérine, Hajar, son copain et moi. On a vraiment pu profiter de s’arrêter sur le bord de la route, de prendre des photos et de profiter du paysage, ce qui aurait été ni possible ni même accessible en transport en commun.

 

Nous sommes d’abord allés au musée sur l’écrivain et philosophe américo-libanais Kahlil Gibran qui a écrit un livre très connu nommé ‘’The Prophet’’. Puis en chemin nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant qui ne payait pas de mine, mais qui était complètement incroyable, une petite perle sur un flanc de montagne. Les propriétaires ont été vraiment gentils et nous nous sommes arrêtés pour prendre un sandwich, avec une pâte aux pois chiches et rempli de thym, d’olives, d’huile, de menthe fraiche de leur jardin et de tomates. Le tout cuit au four à bois ! Et c’est sans mentionner la vue magnifique que nous avions et le prix ridicule que nous avons payé.

 

C’est aussi lors de l’après-midi que nous avons réalisé que l’endroit où nous nous trouvions était littéralement juste à côté du lieu du début du trek que nous devions faire le soir même. Il était donc très fatigant et inutile de devoir se dépêcher de retourner sur Beyrouth puis de refaire tout le chemin inverse pour remonter (sachant qu’il y en avait pour au moins 2h30 voire 3h selon le trafic pour chaque trajet). Nous avons donc contacté nos amis restés à Beyrouth pour qu’ilspuissent préparer nos sacs et prendre toutes nos affaires pour le trek, sachant qu’il allait faire très froid pendant la nuit.

Ceci une fois réglé, nous sommes montées à la forêt des cèdres (‘’Cedars of God’’), le symbole même du Liban qui se trouve sur leur drapeau. Il ne reste plus tellement d’endroits d’où voir ces magnifiques arbres car beaucoup de régions ont été complètement rasées par les Phéniciens afin de fabriquer des bateaux. Nous avons pu nous promener dans cette petite forêt et profiter de la lumière de fin de journée et du calme, loin de Beyrouth. Voici quelques photos:

 

 

 

En redescendant nous avons ensuite trouvé un magasin de seconde main afin que spécialement Hajar et Chérine puisse s’acheter une couverture et des habits chauds pour le soir. Et oui, de manière générale personne n’était vraiment préparé à affronter le froid au Liban ! Puis nous sommes retournées au même restaurant de l’après-midi afin de leur demander de pouvoir rester avec eux toute la soirée jusqu’à ce que le bus du groupe du trek puisse nous prendre au passage. La famille qui tient ce restaurant était super contente de nous revoir à nouveau et on en a profité pour commander une énorme pizza, toujours faite maison au feu de bois avec plein de fromage et de légumes, un vrai délice ! Il y avait une grande tablée à côté de nous, des libanais en repas de famille qui nous ont invité à les rejoindre ensuite. On a pu pas mal discuter et rigoler, parlant à moitié français, anglais et arabe. Quand vers passé 11h du soir on apprend que notre bus arrive, on se met du côté de la route pour les attendre mais… le bus passe tout droit sans nous voir !! Ni une ni deux, un des garçons rencontrés au restaurant nous emmène dans sa voiture et on entame une course poursuite après le bus, klaxonnant et faisant des appels de phares pour, qu’enfin, le bus s’arrête et nous laisse monter. Tout le monde est plus ou moins endormi et nous lance des regards un peu haineux lorsque l’on monte en rigolant, encore sous le coup de l’adrénaline.

On commence le trek vers 1h30 du matin, on est un grand groupe mélangé de stagiaires, de quelques personnes d’AIESEC mais surtout d’étudiants de LAU (Lebanese American University). La montée se fait en moins de 2 heures, on s’arrête un peu au milieu de nulle part pour s’installer et ils organisent assez rapidement de faire un feu, et heureusement car on est déjà tous gelés. On se réchauffe comme on peut, on se serre les uns contre les autres et on attend patiemment que le soleil pointe le bout de son nez. Et ça en valait clairement la peine, on a eu droit à un magnifique lever de soleil et un dégradé de couleur dans le ciel :

    

On finit par redescendre pour arriver au bus qui nous ramènera à Beyrouth, tous plutôt bien fatigués et pas frais du tout, mais très heureux d’avoir pu profiter de ce superbe paysage.

 

(PS : Comme vous avez pu le voir sur les photos, il n’y a pratiquement pas de végétation ni de gros rochers, donc niveau toilettes… c’était un peu compliqué. Ahaha).

Anniversaire, sorties du weekend et travail

Le jeudi c’est mon anniversaire. Je passe la journée au travail tranquillement et le soir on va dîner dans un restaurant typiquement libanais. Le restaurant a une ambiance incroyable, installé à moitié en intérieur et à moitié en extérieur. C’est plein mais on a juste de la chance de tomber sur un table, on est un petit groupe mix de libanais et de stagiaires. Il y a des gens dans le restaurant qui mangent, qui fument la shisha, qui jouent à des jeux d’échec, qui discutent avec la musique en fond. C’est très convivial. Sur les conseils de Samer on commande plusieurs plats typiques à partager. I-N-C-R-O-Y-A-B-L-E. Moi qui me réjouissait de la nourriture libanaise avant de partir, autant dire que je suis toujours pas déçue ! Tout ça accompagné d’une petite bière locale, c’est juste parfait. On part ensuite tenter de trouver un bar, mais un jeudi soir à une heure aussi tardive et n’étant pas un petit groupe, on a un peu de peine. On finit par trouver un petit bar, des bons cocktails et j’ai même droit à souffler ma bougie (merci à mon amie Chérine pour avoir discrètement écumé plusieurs petits magasins jusqu’à pouvoir trouver le gâteau ET la bougie). Il manque pas mal de personnes sur les photos mais ça vous donne un aperçu 😉

 

 

Le samedi c’est la première sortie de groupe, on part voir le Musée de Mleeta conçu par – et pour- le Hezbollah. Oui, vous avez bien compris, ce très controversé groupe islamiste chiite qui est également un parti politique basé au Liban. Pour les Etats-Unis, l’UE et de nombreux autres pays ils sont considérés comme un groupe terroriste. Mais ici, c’est différent. Ils représentent la liberté du Liban face à Israël. Ce musée a été bâti après la guerre de 2006, sur le lieu même de plusieurs combats. Il a ouvert ses portes en mai 2010 afin de commémorer le dixième anniversaire de la libération du Sud Liban, à la suite du départ des troupes israéliennes après presque vingt ans de présence militaire. La visite se fait en grande partie à ciel ouvert, où l’on peut y voir les armes, les équipements militaires, des films et aussi des citations. Pour vous en dire plus sur mon ressenti, ce qui est très frappant c’est l’aspect très combatif et fier d’avoir pu libérer le pays. Il faut dire que le musée n’est absolument pas objectif, mais ils donnent une version et une image que l’on ne voit presque pas dans la plupart des autres pays. C’était donc une visite intéressante, mais à prendre avec du recul.

Le musée est perchée sur une montagne, là où il y a effectivement eu des combats et cela permet d’avoir un joli point de vue :

 

Le dimanche on décide de partir le matin avec deux autres amies stagiaires pour Batroun, une ville côtière du nord du Liban. Le trajet c’est déjà l’aventure, il faut dire qu’ils ont aussi leur façon bien particulière de conduire au Liban. Le genre de conduite qui va bien ici car tout le monde fait pareil, mais si une seule personne ferait ça en Suisse, ce serait la catastrophe assurée ! Et ils adoooorent klaxonner. C’en est presque maladif.

Bref on se retrouve coincées dans le fond d’un minivan pour environ 40-60 minutes de trajet, minivan qui n’a pas du passer d’expertise ces dernières années. Ici les minivans n’ont pas de numéros, il faut demander où ils vont et généralement ils prennent et déposent les gens sur leur route. Le trajet nous coûtera environ 2CHF, ce qui ne représente presque rien pour Liban. Merci Google maps qui nous aide à nous repérer afin que l’on puisse indiquer au chauffer quand nous larguer sur le bord de la route. On trouve ensuite facilement notre chemin jusqu’au bord de mer.

Et qu’est-ce que ça fait du bien ! Après 10 jours passés à Beyrouth dans le bruit, les klaxons, la pollution, les voitures et la mer qui n’est pas belle (les plages publiques à Beyrouth sont bien trop polluées pour avoir envie de s’y baigner et celles qui sont payantes tournent facilement autour des 20-30 dollars la journée), ça fait plaisir de retrouver un peu d’air frais et de se relaxer ! L’eau est transparente et chaude. Les plages sont assez petites et bondées le weekend et ici, à Batroun,il y a beaucoup de cailloux alors vive les tongs dans l’eau ! Le soleil tape fort mais j’ai réussi à ne pas trop rougir, contrairement à certains amis qui s’étaient pris de sacrés coup de soleil lors de sorties précédentes.

On se promène, on mange un délicieux sandwich libanais et on change de plage, puis en fin d’après-midi deux des garçons de l’appartement nous rejoignent. On profite du magnifique coucher de soleil avant de gentiment tenter de trouver un moyen de retour. Et oui,  »tenter », car vu qu’il n’y a pas d’horaires et que l’on est 5 personnes, ça peut être assez compliqué. On a beaucoup de chance de tomber sur un van plutôt neuf cette fois-ci avec juste le bon nombre de place libres restantes. On s’écroule littéralement jusqu’à Beyrouth, après avoir passé une superbe journée.

 

 

Par rapport à mon travail à l’ONG/Fondation, j’ai pris du temps avant d’en parler sur mon blog car pour être honnête ça ne s’est pas très bien passé au début. J’ai été très vite lancée dans le bain (ce qui n’est pas mauvais en soi), à peine arrivée je me retrouvais seule à bosser sur un programme de deux semaines pour deux adolescentes sur le leadership et pour les aider à développer un projet communautaire par elles-mêmes. Autant dire que ça représente un travail complètement fou déjà à la base et que je remercie d’avoir passé 2 ans dans l’AIESEC et d’avoir appris tout ce que je sais sur la façon de délivrer un training et sur le leadership en général. Je me suis sentie très seule au début, étant la seule volontaire à la fondation et ne parlant pas arabe. Ma boss n’était vraiment pas très présente car elle donne beaucoup de formations hors de Beyrouth et elle est en plus en cette période en train de changer de bureau (dans le même building). Autant dire qu’elle n’a pas été très présente et que je ne l’ai presque pas vue, me laissant un peu à moi-même, avec un manque d’informations précises et claires, souvent assez froides par messages. Je me suis également mise beaucoup de pression et des attentes trop hautes je pense. J’ai donc passé plusieurs jours assez difficiles pour vous dire au travail. Heureusement mardi est arrivée une seconde volontaire d’AIESEC, venant des Pays-Bas et nommée Livia. On a tout de suite vraiment accroché et c’est devenu un vrai rayon de soleil pour moi. Elle a aussi eu quelques problèmes de communication au début et on était à nouveau vraiment laissées à nous-mêmes.

J’ai bien évidemment dès le début parlé de tout ces problèmes, de mon ressenti avec mon buddy Samer avec qui on est partis sur l’idée d’attendre quelques jours pour voir comment cela évoluerait et si ce n’est pas le cas, faire un meeting avec ma boss.

Mercredi ayant conscience que mon temps ici était très limité et qu’il fallait que je fasse mon possible pour arranger les choses, j’ai pris mon courage à deux mains (en vrai, je redoutais complètement) et je lui ai demandé pour avoir un meeting seule à seule avec elle. J’ai pu exprimer tout ce que je pensais et au lieu de me prendre une réponse sèche comme je m’y attendais, elle a été très compréhensive et a reconnu qu’elle était trop souvent absente, manque de soutien envers moi et de feedbacks sur mon travail (qu’elle trouvait d’ailleurs vraiment très bien!). Il y a aussi une part de différence culturelle, la façon dont les libanais parlent et travaillent n’est vraiment pas la même qu’en Suisse. Et c’est aussi un des défauts de travailler dans une aussi grande ONG, c’est le côté très formel, professionnel et tout le monde qui court un peu partout. Et pour ce qui est des retards intempestifs, et bien.. ça fait partie de la culture libanaise en générale je crois !

Mais donc finalement le changement a été radical, elle a vraiment pris en compte mes remarques et a fait des efforts en ce sens. Elle a aussi très envie de nous voir en dehors du travail, Livia et moi, pour se faire une sortie. C’est donc un nouveau départ. Le job en soi est épuisant, les journées sont longues surtout lorsqu’on y rajoute la chaleur et le fait de parler, écrire et entendre tout en anglais. J’ai donc encore la semaine prochaine le projet avec les deux adolescentes et avec Livia, puis je devrai normalement être assignée à de nouvelles tâches. Je vous en dirai plus quand le moment sera venu !

Mais ça a vraiment été une leçon de vie assez forte, moi qui ai vraiment de la peine à m’affirmer, à dire ce que je pense et quand je ne suis pas contente, c’était clairement un exercice qui m’a permis de grandir et aussi à voir le monde professionnel sous un jour nouveau.

A suivre donc !

 

 

Premiers jours à Beyrouth

Je vous écris du petit salon de notre appartement assez vieux, plutôt délabré que l’on se partage à 9 stagiaires. Il est presque 10 heures du soir, mais il fait toujours chaud, la grande rue à côté est pleine de trafic. La ville était relativement calme depuis dimanche avec l’Eid, c’est-à-dire la fin du ramadan. La plupart des familles, surtout musulmanes, sont parties fêter hors de Beyrouth. Mais ce soir, tout le monde rentre chez soi, le travail recommence pour la plupart demain.

Tout comme moi, je vais commencer mon premier jour à la fondation pour environ 6 semaines de stage non-payé. Je développerai un peu plus cette partie  »stage » dans d’autres articles. Je vous invite pour l’instant à visiter leur site, c’est une ONG très connue au Liban, ils sont sur plusieurs spots publicitaires de la ville : http://makhzoumi-foundation.org/

Pour reprendre le contexte, je suis partie dans le cadre de l’association AIESEC (http://aiesec.ch/). C’est la plus grande association d’étudiants au monde, non-profit et dans laquelle je suis membre à Genève depuis 2 ans, dont cette année au poste de vice-présidente pour envoyer les étudiants en stage volontaire ou professionnel à l’étranger. Après toute cette énergie donnée pour les autres, j’ai voulu moi aussi tester l’expérience AIESEC !

Je vais tout d’abord revenir un peu en arrière, à mon arrivée en plein milieu de la nuit entre jeudi et vendredi à Beyrouth. J’ai le plaisir d’être accueillie par mon binôme pour la durée de mon séjour (=un membre AIESEC s’occupant de moi) qui s’appelle Samer et un autre ami de l’association. Le courant passe tout de suite plutôt bien et m’emmènent à l’appartement où je rencontrerai déjà une partie des stagiaires. L’ambiance est plutôt bonne, l’appartement dans un quartier très bruyant et pas du tout touristique. Je suis la dernière stagiaire à arriver pour le mois de juin.

Le lendemain, c’est mon buddy Samer qui vient me chercher à l’appartement, direction l’ONG ! Je rencontre la responsable et elle me montre un peu le bâtiment qui est énorme, sur plusieurs étages. Comme dit précédemment, je ne vais pour l’instant pas trop m’arrêter sur mon boulot et vous en dirai plus quand je me serai faite mon opinion et que j’aurai pris mes marques.

Il m’emmène ensuite au supermarché, où j’ai la joie de découvrir les prix libanais. Quand on dit que le Liban est la  »Suisse du Moyen-Orient », c’est pas des blagues ! C’est vraiment très cher de manière générale, beaucoup de produits sont importés et j’apprendrai certainement petit à petit à faire les meilleurs choix, avec le meilleur rapport qualité-prix.

Le soir nous avons un premier meeting avec plusieurs responsables de l’AIESEC et certains stagiaires pour le  »Incoming Preparation Seminar », en gros on nous a parlé du Liban, de l’AIESEC et du système de transport et de monnaie.

Pour le système de transport, j’ai pour le moment uniquement utilisé les  »services », qui sont des voitures ou des taxis mais que l’on peut partager avec des inconnus et qui ne nous posent pas forcément exactement dans le coin que l’on veut. On prend donc le risque de se faire débarquer en chemin s’il trouve un meilleur deal, ou que cela prenne plus de temps s’il amène une autre personne. Mais c’est vraiment peu cher, pour un relativement court trajet cela revient à environ 1,25 CHF par personne.

Concernant la monnaie, on peut payer soit en dollar, soit en livre libanaise. A savoir que 1’5oo livres libanaises valent 1 dollars. Généralement on reçoit la monnaie en retour en livre libanaise, ou il m’est arrivé que ce soit un peu des deux. Les prix, eux, sont parfois indiqués uniquement dans une monnaie (la livre libanaise) ou parfois les deux. Bref, autant avoir un peu des deux monnaies sur soi selon ce qu’on doit payer !

 

Après ce petit séminaire, les autres stagiaires qui sont là depuis un peu plus de temps nous rejoignent dans un minibus pour un repas chez un des AIESECers. Et … comment dire. Quel repas ! Et quel maison ! Un vrai palace ! On m’explique que beaucoup de libanais ont une maison secondaire généralement en montagne ou au bord de la mer. Mais là on a eu droit à la totale : buffet salé et sucré de spécialités, puis un bon moment de la nuit dans la piscine avec la musique. Je m’excuse pour la qualité des photos, elles ont été faite par des téléphones et il faisait déjà bien nuit (entre le temps du trajet et le ramadan). L’endroit était immense et tellement calme, ça change de Beyrouth ! Et la nourriture, tellement délicieuse. Ou comment se sentir très privilégiés pour sa première nuit au Liban. On revient finalement vers 3h du matin à Beyrouth. Le trajet un peu long m’a permis de discuter avec mon buddy et on a pu se découvrir pleins de points en commun, il est extrêmement facile de discuter avec lui et je sais déjà au fond de moi qu’il fera partie des rencontres fabuleuses de mon séjour.

 

 

Le dimanche c’est la fin du ramadan, la plupart des AIESECers d’origine musulmane profitent de passer le weekend avec leur famille. Il y a un festival le dimanche et le lundi dans une des grandes rues de Beyrouth  »Hamra Street », avec de la nourriture, des stands d’artisanats et de la musique (d’ailleurs un joli coup de cœur pour la musique libanaise!). Je profite aussi de ces journées pour visiter Beyrouth à pied, mais avec la chaleur en pleine journée il faut vraiment faire attention et c’est pas tellement supportable de faire une journée entière à l’extérieure en pleine ville. Je marche donc plusieurs heures, le lundi et mardi étant congés pour l’Eid al-Fitr (la fin du ramadan). C’est pour moi la meilleure façon de découvrir les environs.

Beyrouth est une ville toute en contrastes, en inégalités aussi bien sûr. Des bâtiments très modernes et pimpants côtoient d’autres juste à côté complètement détruits, on en sait parfois pas bien comment ils tiennent encore debout. Les quartiers très conservateurs se mêlent à ceux qui ne le sont absolument pas, on peut croiser des femmes voilées de la tête au pied, tout comme on peut croiser des talons hauts et des minishorts.  On voit de minuscules magasins décrépis et peu chers, mais aussi des chaînes internationales luxueuses. C’est un mélange de modernité, d’histoire, de culture qui ne laisse pas indifférent.

C’était un weekend prolongé parfait pour visiter, beaucoup moins de trafic, pas tout qui est ouvert, j’ai donc pu me faire plaisir à me promener en étant (à peu près) au calme. Je vous laisse découvrir quelques photos de la ville :

Quartier de Downtown

Quartier de Downtown

Quartier de Downtown

Quartier de Downtown

Quartier de Downtown

Quartier de Downtown

   

 

Le samedi Rayyad, un autre membre de l’AIESEC avec qui je vais très vite me lier d’amitié, nous emmène pour faire notre carte sim. Oui parce qu’ici c’est pas comme dans la plupart des pays, où tu vas en magasin et en 2 minutes c’est fait. Ici il faut de préférence venir avec un libanais, il faut présenter son passeport, on se fait prendre en photo et on vérifie les informations, on demande le nom des parents. Bref ça rigole pas trop avec la sécurité, mais c’est pas plus mal.

Pour ceux qui se demandent, la présence militaire dans les rues est pas non plus énorme, mais assez voyante selon les quartiers. A Downtown, là où se trouvent tous beaucoup des bâtiments politiques, financiers, des OI et le quartier plutôt chic il y a un militaire à chaque coin de rue ou presque. Parfois à certains endroits de la ville ils ont même sorti les chars. Mais c’est pas pour autant qu’on se sent en insécurité !

Par rapport à l’électricité, on m’a expliqué que le gouvernement ne fournit pas suffisamment d’électricité, donc il y a des coupures tous les jours. A l’appart, chaque jour on a 3 heures (à n’importe quel moment de la journée) où l’électricité (et donc forcément le wifi) se coupent. Dans des appartements plus riches où à l’ONG où je travaille ils ont des générateurs privés qui reprennent le relai lors de ces coupures.

 

Le lundi on décide de passer une bonne partie de la journée ensemble avec mon  »Buddy » Samer, il m’emmène manger un petit déjeuner typiquement libanais des  »manakich », qui sont le plus souvent remplis avec du fromage fondu ou du thym. C’est délicieux vraiment ! Et on prend aussi un avec une pâte plus fine et remplie de yoghourt et de légumes. On s’est installé au frais près de la Marina, avec vu les yachts de riches libanais. Ensuite il m’emmène en voiture voir Raouche, un des emblèmes touristiques de Beyrouth (photo dessous), puis la prestigieuse American University of Beyrouth (ce n’est pas la sienne mais elle est très connue pour son ancienneté, ses bâtiments et elle est très bien notée dans les meilleures universités au Moyen-Orient… On a du me faire passer pour une étudiante intéressée à venir étudier ici pour pouvoir visiter). Et forcément pour clôturer ces beaux moments on a fini par manger une glace libanaise, avec plusieurs parfums différents dans un des lieux cultes pour les glaces à Beyrouth.

 

Raouche

The Marina

Un des bâtiments de l’American University of Beyrouth (AUB)

American University of Beyrouth

Avec Samer, mon fameux binôme

   

C’était tellement bien surtout de visiter et discuter avec quelqu’un du pays, c’est vraiment le genre de moment que je chéris en voyage et qui fait tout la différence. Particulièrement avec Samer avec qui on peut discuter des heures de tout et de rien, de façon tout à fait transparente et ouverte d’esprit.

 

Voilà pour mes premiers jours, j’essaie de faire de mon mieux pour ne pas trop prendre de retard (c’est déjà raté) mais avec le mauvais wifi et le travail qui a commencé, c’est pas toujours facile. 😉

A tout bientôt pour la suite !

 

 

2 mois et demi en backpack en Asie c’est…

Que du bonheur !

Et oui avec beaucoup de retard, je me décide à faire un petit bilan qui s’impose. C’est aussi un bon moyen de me faire complètement déprimer et en même temps de ressentir une joie juste immense au rappel de tous ces magnifiques souvenirs.

Avant de partir, j’ai eu beaucoup de réactions et parfois certaines qui auraient pu m’effrayer un peu, comme quoi j’étais folle de partir toute seule, si j’avais pas peur etc. Et j’ai bien fait de n’écouter que mon cœur qui me soufflait que ce serait une des plus belles aventures de ma vie ! Car effectivement, je ne pense qu’à repartir, pour une plus longue durée et en m’éloignant toujours un peu plus des sentiers battus.

Je ne me suis pas sentie en insécurité, même en arrivant à 4 heures du matin dans une grande ville ou dans un petit bled paumé en Birmanie, toute seule avec mon backpack entouré de Birmans qui ne parlaient que peu ou pas du tout l’anglais et ne sachant pas encore où j’allais bien pouvoir dormir.

J’ai adoré cette sensation, la meilleure façon de voyager selon moi, de se laisser surprendre chaque jour par des plans qui changent, des rencontres qui vous font dévier de l’idée que vous aviez le matin même. J’ai réservé seulement mes deux premières nuits à mon arrivée à Yangoon, je savais que j’allais dormir chez ma meilleure amie à Singapour et j’avais l’idée de retourner au même hôtel près de l’orphelinat à Hô Chi Minh City. Mais sinon, je n’avais que des idées générales de ce que je voulais visiter, sans plan particulier si ce n’est mon lieu d’arrivée et de départ. Je me fiais la plupart du temps aux conseils d’autres voyageurs pour trouver mes auberges de jeunesses ou j’allais inspecter ce que je pouvais trouver. Je suis de manière générale très bien tombée, après il ne faut pas avoir peur de quelques bestioles ou d’un peu de crasse (merci mon sac à viande qui m’a sauvé plus d’une fois..).

J’ai adoré partager mon voyage de différentes façon : un mois au Myanmar toute seule avec mon backpack, une sensation incroyable de bonheur et parfois des gros moments de doute qui semblent terribles lorsque l’on est loin de tout ce que l’on connaît, des leçons de vie inoubliables, des rencontres gravées, une liberté absolue.  Ensuite un mois en Indonésie et à Singapour, la joie de retrouver ma meilleure amie, une amitié qui s’est plus que renforcée, des délires à n’en plus pouvoir, des expériences complètement folles et la certitude que ce ne sera pas le dernier voyage ensemble, le partage de cette aventure qui est prolongé au retour. Deux semaines chez ma deuxième famille, l’orphelinat et ma famille vietnamienne. Un choc comme toujours, de la joie, des rencontres, des améliorations, des dégradations, la sensation de se faire arracher le cœur au moment de partir.

J’ai eu l’occasion de passer par toutes les gammes d’émotions dans ce voyage, je me suis sentie vivante et tout simplement  »à ma place ». Donc oui, le retour est dur.

Partir en backpack et faire un voyage comme celui-ci, c’est avoir envie de pleurer dans l’avion du retour, parce que ça été trop court, trop beau, comme un rêve dont on ne voudrait jamais se réveiller…